Une chanson, c’est une pièce de théâtre en trois minutes.

C’est l’histoire d’une chanteuse habillée tout en noir, dotée d’une personnalité haute en couleur. Dans la vie comme dans ses chansons, les mots se bousculent, flamboient, tranchent dans le vif des conventions. À son goût pour le tragique s’oppose un humour caustique qui ne rate jamais sa cible. Mais c’est aussi l’histoire d’une époque obsédée par le vedettariat: dans les années 70, les artistes devaient répondre de tout et n’importe quoi devant des journalistes à la curiosité dévorante.

L (Raphaële Lannadère) est Barbara. Avec une simplicité, un aplomb, un talent irréfutable, elle se glisse dans la peau de la dame en noir, révélant en plus de ses qualités de chanteuse, une réelle aptitude pour la comédie. À ses côtés, Thomas Jolly, metteur en scène et acteur au charme matois, incarne l’époque: un ministre embourbé dans son verbiage, un animateur de radio ou de télévision obséquieux, voire débile, des journalistes voraces.

Avec la complicité de Babx, dans un décor subtil, composé de lys et de lumière, ils ont inventé une forme à mi-chemin entre le concert et la pièce de théâtre. Peu importe que l’on ait connu ou pas la grande Barbara, la magie opère, textes et musique nous emportent dans un univers préservé des outrages du temps.