Un furieux désir d’exploration

Certes, depuis vingt-cinq ans, Gilles Jobin exerce le métier de chorégraphe. Mais nul ne peut plus ignorer qu’il est aussi, et peut-être surtout, un chercheur. C’est sans doute sous l’effet d’une prémonition qu’il avait intitulé Braindance – littéralement «danse du cerveau» – le spectacle créé en l’an 2000 pour le Théâtre de la Ville de Paris.

En 2013, une résidence de plusieurs mois au CERN donnera naissance à Quantum. Puis il y aura WOMB, un film chorégraphique en 3D, prélude au phénoménal VR_I créé en 2017. Celles et ceux qui ont eu le privilège de vivre l’expérience VR_I ne l’oublieront pas de sitôt! Cette pièce de douze minutes, qui plonge cinq spectateurs en temps réel dans un univers virtuel entièrement chorégraphié, a été primée dans les festivals les plus prestigieux, du Sundance de Los Angeles à la Biennale de Venise, et a été invitée aux quatre coins du monde: à la Brooklyn Academy of Music, à Moscou, à Shanghai, etc.

Poussant un peu plus loin le bouchon, Jobin profite maintenant des progrès accomplis en matière de réalité virtuelle immersive. Il nous promet une nouvelle expérience au cours de laquelle le mouvement de deux danseuses sera capturé sous les yeux du public, et diffusé en temps réel sur différentes surfaces de projection. Passés par le filtre de la numérisation, les corps se multiplient en prenant des aspects différents, avatars ou formes abstraites, tandis que les mouvements, eux, sont reproduits fidèlement, à tel point qu’on pourra voir surgir des ponts entre les deux univers, l’espace réel de la scène et l’espace virtuel diffusé sur les écrans.

Vous avez dit fascinant?