Rire en pensant, et inversement

Défendre son territoire d’abord, puis nouer des liens. Puis les défaire, puis les refaire. Se sentir seul au milieu des autres ou se sentir entouré tout en étant seul. Ne pas laisser tomber, ne jamais lâcher, transformer l’autre, se transformer soi-même. C’est à tous ces sentiments d’amitié, de complicité, de solitude aussi que nous invitent les quatre compères de la compagnie avec un cirque tout en sauts. En catalan, «intarsi» veut dire «à l’intérieur», mais aussi «arrangement des pièces». À chaque voltige donc, un reflet de l’âme émane, tel le morceau d’un grand puzzle dont on cherche la configuration secrète.

Banc à bascule, banquine, saut à la corde, trampoline, mât chinois, portés acrobatiques, tous les moyens sont bons pour créer des numéros collectifs de haute voltige qui font bondir le cœur. Mais entre deux saltos, des solos intimistes et des duos sensuels, tout en recherche d’équilibres apparemment impossibles, viennent offrir des respirations, des plongées dans l’intime après le frisson. L’univers de la Compagnie de Cirque «eia» est peuplé de fragments de vie qui mêlent grâce et folie, humour tendre et amour vache. De quoi rire tout en pensant, et inversement.